Acte de fief à La Poitevine vers 1400

Le déchiffrage à été gracieusement effectué par un généalogiste amateur Pierre V.

OIS (LOUIS) DE BRETIGNY TIENT DU ROY A PRIS UN FIEF SEANT A VILLE
JUST CONTENANT UNE GRANGE APPELE LA GRANGE A LA POITEVINE A
90 ARPENTS DE ALIENNABLES 4 ARPENTS DE PREZ
A AUCUN CENS QUI SOLOIENT VALOIR 18 SLZ PAR ITEM EN DROITURE
ET 5 SLZ DE MENU(?) CENTS ITEM 4 ARPENTS DE TERRE AVEC UNE MAZURE

Texte de la fin du XIVème siècle avant 1420.

NB
Un arpent vaut envrion 40 ares
SLZ  Sou Tournois

Ci dessous, vous trouverez l'explication de quelques termes contenus dans le document.

Selon le dictionnaire de l'Académie 1762

ALIÉNATION. s. f. Transport de la propriété d'un fonds, ou de ce qui tient lieu de fonds. Aliénation d'un domaine, d'une terre. On dit, l'Aliénation des volontés, des esprits, pour dire, l'Éloignement que des personnes ont les unes pour les autres ; & Aliénation d'esprit, pour dire, Égarement d'esprit, folie.

ARPENT. s. m. Certaine étendue de terre, contenant ordinairement cent perches de superficie. Un arpent de terre labourable. Un arpent de pré. Un arpent de vigne. Un arpent de bois. Un bois de tant d'arpens. Un étang qui contient tant d'arpens.

CENS. s. m. Redevance en argent, que certains biens doivent annuellement au Seigneur du fief dont ils relèvent. Cens & rente. Payer les cens. Une terre qui doit tant de cens. Abandonner la terre pour le cens. Cette dernière phrase se dit aussi figurément, pour dire, qu'On renonce à un bien, parce qu'il est plus onéreux que profitable.

DROITURE. s. f. Équité, justice, rectitude. Grande droiture. Agir avec droiture. Droiture de coeur. Droiture d'intention. Cela est contre toute sorte de droiture & d'équité.

SOU. s. m. Monnoie de compte, la vingtième partie de la livre, valant douze deniers. Un sou. Deux sous. Vingt sous. Trente sous.
On dit en termes de Pratique, Sou tournois, pour dire, Sou de douze deniers ; & Sou parisis, pour dire, Sou de quinze deniers. Vingt sous parisis valent vingt-cinq sous tournois, ou vingt-cinq sous ordinaires.

TOURNOIS. adj. de t. g. Nom que l'on donnoit à la monnoie qui se battoit autrefois à Tours, & qui étoit plus foible d'un cinquième que celle de Paris. Il se dit présentement Des livres valant vingt sous, à la différence des livres parisis qui en valoient vingt-cinq. On le dit de même Des sous valant douze deniers, à la différence des sous parisis qui en valoient quinze. Livres tournois. Sous tournois. Double tournois. Il n'est plus d'usage que dans le style des Notaires & du Palais.

Selon le dictionnaire FURETIERE

ALIENATION. s. f. Vente, donation, translation de proprieté. Les baux emphytheotiques sont des especes d'alienations. l'alienation des biens d'Eglise est sujette à beaucoup de taxes & de recherches. Il y avoit chez les Romains une espece particuliere d'alienation, qui se faisoit avec plusieurs ceremonies, qui ne se pouvoit faire qu'en faveur des seuls citoyens Romains.

ARPENT. subst. masc. Certaine mesure de la surface des terres, qui est differente selon les diverses Provinces, & qui est ordinairement de cent perches quarrées. L'arpent contient environ un septier de semence. L'arpent de Paris a cent perches, & la perche vingt-deux pieds, qui font deux cens vingt pieds en quarré. Au Perche la perche est de vingt-quatre pieds, & le pied est de treize pouces. L'arpent de Poitou est de quatre-vingt pas de chaque costé. L'arpent de Montargis a cent cordes, & chaque corde a vingt pieds. L'arpent de Clermont en Beauvoisis a cent verges, & chaque verge vingt-six pieds. L'arpent ou le Journal en Bretagne a vingt cordes en longueur, & quatre en largeur, chaque corde de vingt-quatre pieds. Dans le Duché de Bourgogne l'arpent de bois est de quatre cens quarante perches, & le Journal de terre, de vigne, ou de pré, trois cens soixante.

Ce mot vient, selon Scaliger, de aripennis, ou de arpendium, ou arvipendium, qui étoit une mesure d'Arpenteur. Pontanus aprés Columella dit que c'est un ancien mot Gaulois dont use Reginon en son Histoire, derivé de aert, & de pandt, mots Danois signifiants une terre bornée. Du Cange dit qu'il vient de arapennis derivé ab arando.

CENS. s. m. Rente seigneuriale & fonciere, dont un heritage est chargé envers le Seigneur de Fief d'où il depend. Le cens est imprescriptible, & non rachetable. Le cens emporte droits de laods & ventes, de saisine & amende en cas de vente. Il y a un cens mort ou cens truhan, qui ne porte aucuns droits, dont il est parlé en la Coustume de Soesmes & d'Auvergne.

CHEF-CENS, est le premier cens ; Surcens, celuy qui y a esté adjousté. Le menu cens ne consiste d'ordinaire qu'en tournois, mailles & autres petites monnoyes, & est le chef-cens & capital, & plus seigneurial que le gros cens, qui est une espece de rente dont l'heritage est chargé. Le premier n'est qu'un signe & reconnoissance de la Seigneurie de celuy qui le premier a donné l'heritage à cens. Il y a aussi un cens à queste, qu'en la Coustume de Melun on appelle Rogo, que le Seigneur est tenu de demander ; & on l'appelle autrement cens requerable : au lieu qu'on est obligé de porter les autres cens en la maison du Seigneur. Ce mot vient de census. Nicod.

On dit proverbialement, Quitter la terre pour le cens, pour dire, Se deffaire d'une chose qu'on possede à des conditions trop onereuses.

On dit, des Seigneurs & des heritages censables, censifs, censiers & censuels, selon les divers pays & Coustumes, en parlant d'un Seigneur qui a droit de lever un cens, ou d'un heritage qui en est chargé envers luy.

DROITURE. s. f. Action de celuy qui va droit, qui rend justice. Droiture de sentiments. Droiture de coeur. Ce mot est de peu d'usage.

En matiere de fiefs on appelle droiture, le droit qui est deu aux Seigneurs feodaux & censuels par les nouveaux acquereurs. Et on appelle, Relever droiture, ou droiturer, lors que le vassal releve son fief de son Seigneur, & luy en paye les droits.

SOU. subst. masc. Piece de menuë monnoye valant 12. deniers tournois. Les sous parisis ou sous marquez, ou tapez, valent quinze deniers. Une livre vaut vingt sous, un escu soixante sous. On dit un pasté, un pain d'un sou. Il y avoit aussi autrefois des sous d'argent. Les sous de fer, autrement de la Rochelle, ont esté descriés. C'est un pauvre homme qui n'a ni sou ni double. Il n'a pas receu un sou de la dot de sa femme. Il est entré pour cinq sous dans cette Ferme, c'est à dire, il y est associé pour un quart. Il ne jouë qu'à tire sou, c'est à dire, petit jeu. La subvention est l'imposition du sou pour livre sur les marchandises. On prononçoit autrefois sol, & on le dit encore en cette phrase, Au sol la livre, pour dire, A proportion du principal. Ce mot vient de solidus, selon Menage.

Il y a eu aussi des sous d'or, dont le prix a été different suivant les temps. Du temps de la Loy Salique, le sou valoit quarente deniers ; ce qui dura jusqu'au temps du Roy Pepin, où il fut mis à douze deniers, ce qui fut confirmé par Charlemagne & Louïs le Debonnaire. Chez les Romains le sou valoit six mille deniers de cuivre. Du Cange. Voyez SOL.

On dit proverbialement, Il a fait de cent sous quatre livres, & de quatre livres rien, pour dire, Il a fait de méchants trocs, ou achats, sur lesquels il a toûjours perdu. On dit aussi, Il a fait comme le Roy devant Pavie, il a tiré jusqu'au dernier sou.

TOURNOIS. s. m. Petite monnoye valant un denier. Un double tournois, c'est deux deniers. Cet homme n'a pas vaillant un tournois, c'est à dire, Il n'a rien du tout.
TOURNOIS, est aujourd'huy une designation d'une somme qui est opposée à parisis. Cent livres tournois, c'est cent livres justes en quelques monnoyes que ce soit ; & 100. livres parisis, c'est 125. livres, c'est à dire, avec l'augmentation du quart en sus. Cette difference vient de celle qui étoit autrefois entre les monnoyes de Tours & de Paris. Menage rapporte qu'il y avoit autresfois des gros tournois, & d'autres parisis, dont la difference étoit le nombre des fleurs de lis autour de leur legende. Les tournois en avoient douze, & les parisis quinze. Ce mot ne sert plus que pour oster l'equivoque du mot de livres, afin qu'on ne prenne pas pour un poids, ce qui n'est qu'une monnoye ; car on ne dit pas cent francs tournois, mais cent livres tournois. Ce qui fournit occasion de dire, que la marque que l'on met encore aujourd'huy dans les lettres de change pour signifier écu en cette sorte , vient de ce qu'anciennement on comptoit par écu, & peu par livre : & comme on ne mettoit qu'un e pour signifier écu, & qu'on l'écrivoit ainsi en Gothique, de là est venu par corruption de figure, qu'on met un triangle, comme S. pour sols, & d. pour denier. Mais le commerce à retranché ces dernieres figures, à cause de la confusion qu'elles apportoient dans les comptes. On se sert de tb , c'est un l. & un b, pour dire libra, livre, & souvent de ces marques = :.. _ E.

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Mise à jour le 10 décembre 2001